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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/40

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VOYAGE

de ſi auguſte ni de ſi grand qu’eux ſur là terre, & qu’eſtant tous deux nez pour la gloire de leur Siécle & pour le bon-heur de leurs peuples, ils doivent être auſſi unis par ces mêmes vertus & ces mêmes qualitez héroïques qu’ils ont receuës du Ciel, qu’ils sont éloignez par la longueur immense des terres & des mers qui ſéparent leurs Eſtats. Plût au Seigneur ſuprême de tous les Souverains & de tous les Roys & Empereurs, qui les a rendus l’un & l’autre les conſervateurs du culte du vray Dieu, & les Protecteurs de ſes Autels, de leur donner auſſi les mêmes ſentimens pour la Religion, le même zéle pour la Propagation de la vraye Foy, & la même ardeur pour la publication & pour la pratique de l’Evangile, & que le grand Empereur de la Chine ne fût pas inférieur au nôtre dans le ſeul point eſſentiel de la véritable grandeur qui manque à la dignité de sa perſonne & au bon-heur de son Regne. Toutes les perſonnes ſaintes & zélées de ce tres-floriſſant Royaume ; où Loüis le Grand établit avec application l’unité de la Foy Catholique, la vertu & la piété par ſes exemples, par ſes ſoins, par ſes Edits & par ſes libéralitez continuelles, demandent inceſſamment au Ciel la même