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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/411

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DE SIAM. Livre V.

l’enclos où étoient les Eléphans ſauvages. C’étoit un parc quarré de trois cens ou quatre cens pas Géométriques, dont les côtez étoient fermez par de gros pieux. On y avoit pourtant laiſſé de grandes ouvertures de diſtance en diſtance, il y avoit quatorze Eléphans de toute grandeur. D’abord qu’on fut arrivé, on fit une enceinte d’environ cent Eléphans de guerre qu’on poſta autour du parc pour empêcher les ſauvages de franchir les palliſſades, nous étions derriere cette haye tout auprés du Roy. On pouſſa dans l’enceinte du Parc une douzaine d’Eléphans privez des plus forts, sur chacun deſquels deux hommes étoient montez avec de groſſes cordes à nœuds coulans, dont les bouts étoient attachez aux Eléphans qu’ils montoient. Ils couroient d’abord ſur l’Eléphant qu’ils vouloient prendre, qui ſe voyant pourſuivy ſe préſentoit à la barriere pour la forcer & pour s’enfuïr ; mais tout étoit bloqué d’Eléphans de guerre par leſquels ils étoient repouſſez dans l’enclos ; & comme ils fuyoient dans cet eſpace, les chaſſeurs qui étoient montez sur des Eléphans privez, jettoient leurs nœuds ſi à propos dans l’endroit où ces animaux devoient mettre le pied, qu’ils ne manquoient guére de les prendre ; en effet tout fut pris dans une heure.

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