Aller au contenu

Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/412

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
342
VOYAGE

En ſuite on attachoit chaque Eléphant ſauvage, & l’on mettoit à ſes côtez deux Eléphans privez avec leſquels on devoit les laiſſer pendant quinze jours pour être apprivoiſez par leur moyen.

Parmy cette troupe d’Eléphans ſauvages, il s’en trouva deux ou trois fort jeunes & fort petits. Le Roy dit qu’il en envoyroit un à Monſieur le Duc de Bourgogne ; mais faiſant refléxion que Monſieur le Duc d’Anjou en pourroit être jaloux, il ajoûta qu’il vouloit auſſi luy en envoyer un plus petit, afin qu’il n’y eût point entre eux de jalouſie ny de diſpute.

Aprés la Chaſſe Sa Majeſté dit à Monſieur l’Ambaſſadeur, qu’on n’en avoit jamais fait de ſi heureuſe en ſi peu de tems, que la Providence avoit ménagé cela à cauſe de luy, & qu’on devoit en rendre graces à Dieu. Elle le pria enſuite de luy laiſſer Monſieur de la Mare. Monſieur l’Ambaſſadeur le luy préſenta, & Sa Majesté luy fit donner à l’inſtant par le Seigneur Conſtance une veſte d’une étoffe d’argent garnie de boutons d’or. Monſieur de la Mare eſt un Ingénieur très habile dans son métier, & fort honneſte homme. Il a ſervi long-temps ſur mer & ſur terre. S’étant appliqué dés ſa jeuneſſe aux Mathématiques, il y a fait de