voir un ſemblable à la Cour de Siam. Le Seigneur Conſtance dit à Monſieur l’Ambaſſadeur de la part du Roy, que Sa Majeſté eût volontiers achevé la cérémonie qui ſe pratique dans ces ſortes d’occaſions, mais qu’elle l’omettoit à cauſe de certaines choſes, qui peut-être ne ſeroient pas agréables aux Européans. Sa Majeſté fit auſſi donner à Monſieur l’Abbé de Lyonne & à Monſieur le Vachet, qu’elle envoyoit en France pour accompagner ſes Ambaſſadeurs, un Crucifix d’or ſemblable à celuy qu’elle m’avoit donné le jour précédent. A la ſortie de l’Audiance on trouva dans un beau Salon au milieu d’un parterre entouré de jets d’eau, une grande table dreſſée, où il y avoit plus de cinquante couverts. On y ſervit en grands baſſins d’argent. L’abondance des viandes n’étoit pas moins grande, que les ragoûts étoient délicats. On n’y manquoit d’aucune ſorte de vins, on eſtimoit ſur tout les confitures de la Chine & du Japon. Monſieur l’Ambaſſadeur & Monſieur Conſtance voulurent abſolument que nous fuſſions à ce régal. Aprés ce magnifique repas, Monſieur l’Ambaſſadeur s’embarqua pour Siam, étant accompagné d’un grand nombre de Mandarins de tous les ordres. Je demeuray avec le Seigneur Conſ-
Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/414
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
344
VOYAGE
tance
