DE SIAM. LIVRE V. 345 rance jusqu’au lendemain , quand il fallut se separer de nosPercs, je sentis que j’avois une extrême peine à les quitter. Le Pere Su périeur & deux autres voulurent venir avec m oy, & accompagner Monsieur PAmbas sadeur jusqu^à son"Vaisseau. Nos conducteurs ramèrent toute la nuitj & le quatorzième Décembre nous nous ren dîmes vers les sept heures du matin à l’Hô tel de Monsieur 1Ambassadeur àSiam. On étoit occupe à embarquer les Porcelaines & les autres meubles deson Palais, dont le Roy luy avoit fait présent. Avant que de partir de la Ville-, j ’eus un long entretien avec le Pere Suarez & le Pere Fuciti. Ces Peres ont appris à souffrir sans se plaindre, & : ils ont sur ce point une délicatesse de con science , qui leur fait garder des mesures, dont la morale laplus sévère ne s’accommo de pas toûjours. Ils me témoignerent seu lement qu’ils avoient été surpris, qu’on accusât les Jésuites qui sontdans lesIndes, de prendre de l’argent à la façon des Paroisses, pour administrer le Baptême, dire laMéfie, &c. vû qu’une infinité de peuples pouvoit rendre témoignage du contraire, & ils me proteftérent devant Dieu qu’on n’avoit ja maisrien faitqui pût altérer le moinsdumonde la régle de. nos Conftitutions. Je cher- -Xx