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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/417

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DE SIAM. Livre V.

qu’ils auroient plus de bien à dire, s’ils vouloient être équitables. Ils devroient conſiderer que bien loin de nuire à ceux qu’ils prétendent décrier, ils ne font qu’exercer leur patience, les conſerver dans l’humilité, & les empêcher de recevoir du monde une foible récompenſe pour des travaux qui en meritent une plus ſolide dans le Ciel, ce qui eſt un ſort grand bien pour eux : au lieu que tout retombe ſur la Religion, qu’on expoſe à la cenſure des Hérétiques & au mépris des Infideles.

Départ de Siam.

On partit de Siam le quatorzième Décembre ſur les quatre à cinq heures du ſoir. Monsieur Conſtance, qui vouloit accompagner Monſieur l’Ambaſſadeur juſqu’à la Barre, le ſuivit dans un Balon magnifique de Prince, que le Roy l’avoit obligé de prendre depuis quelque tems, tout ſemblable à celuy qui portoit Monſieur l’Ambaſſadeur. Le cortége étoit de vingt Balons d’Etat, qui deſcendirent juſqu’à la Tabangue, où on l’étoit venu prendre le jour de son Entrée. D’abord qu’ils y arriverent, ils ſe rangerent en haye ſelon leur rang, pour faire paſſer au milieu d’eux le Balon de Monſieur l’Ambaſſadeur. Les Mandarins qui les montoient prirent congé de luy & s’en retournerent. On arriva à Bancok à

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