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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/443

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DE SIAM. Livre VI.

d’un homme, & c’eſt de là qu’elles tirent leur nom. Car Gin en Chinois veut dire un homme, & Seng ſignifie tantôt tuer & tantôt guérir, ſelon qu’on le prononce différemment ; parce que cette racine priſe bien ou mal à propos, cauſe des effets tout à fait contraires. Le Ginſeng ſe trouve encore dans le Royaume de Corée, & même à Siam, comme le diſent quelques-uns ; mais il ne vaut pas celuy qu’on cueille à Laotung L’herbier Chinois dit que cette racine croît à l’ombre dans de profondes vallées, & il ajoûte qu’il faut la cuëillir à la fin de l’Automne, parce que celle qu’on cueille au Printemps a dix fois moins de vertu.

Les Médecins Chinois qui s’en ſervent le plus, assurent que c’eſt un remede ſouverain pour purifier le ſang & réparer les forces affoiblies par de longues maladies ; que celuy qui tient dans ſa bouche de cette racine, réſiſte une fois plus au travail qu’un autre qui n’en a point ; que les perſonnes replettes & qui ont le teint blanc en peuvent prendre davantage que les perſonnes ſéches qui ont le teint brun, & dont la phyſionomie marque de la chaleur ; qu’il n’en faut jamais prendre dans les maladies cauſées par une chaleur interne, ny quand on a la toux ou que l’on crache du ſang.

Maniére de préparer le Ginſeng.

Pour le préparer on met de l’eau dans

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