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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/457

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DE SIAM. Livre VI.

Ciel, & l’Enfer dans le centre de la Tterre. Les plaiſirs du Paradis & les ſupplices de l’Enfer ne ſont point éternels, on ne demeure dans l’un & dans l’autre qu’un certain temps, qui eſt plus long ou plus court, ſelon qu’on a fait plus de bonnes œuvres, ou qu’on a commis plus de pechez.

Ce que les Siamois croyent de l’Enfer.

Ils diſent qu’il y a dans l’Enfer des Anges adminiſtrateurs de la Juſtice, qui ont ſoin de marquer exactement toutes les mauvaiſes actions des hommes, qui les examinent aprés leur mort, & les en puniſſent avec une extrême ſévérité. Il ſont au ſujet du Jugement qui ſe fait, alors une imagination ridicule, ils ſe perſuadent que le premier de ces Juges, qu’ils appellent Prayomppaban, a un Livre, où la vie de chaque homme en particulier eſt écrite, qu’il le relit continuellement, & que lors qu’il eſt arrivé à la page qui contient l’hiſtoire de cette Perſonne, elle ne manque jamais d’éternüer. C’eſt pour cela, diſent-ils, que nous éternuons ſur la terre, & de la eſt venu la coûtume qu’ils ont de ſouhaiter une heureuſe & longue vie à tous ceux qui éternuënt.

L’Enfer eſt diviſé en huit demeures, qui ſont comme huit degrez de peine, ils croyent même, qu’il y a un feu qui brûle les damnez.