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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/486

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VOYAGE

que les préſens que l’on offre à Dieu en les jettant dans le fleuve, ſelon la coûtume de ces pays-là, ſuivent le courant de l’eau, juſqu’à ce qu’étant arrivez à l’Iſle, ils s’y arreſtent ſans aller plus loin.

3. Dans les tempeſtes & les dangers de faire naufrage, les Matelots jettent un anneau dans la mer avec intention de l’offrir au Temple de l’Iſle, & tout d’un coup la mer devient calme & le Vaiſſeau eſt hors de péril.

4. Sur les confins du Royaume de Pegu, il y a une petite Coline, où ils tiennent par tradition que leur Dieu ſe retiroit ſouvent. Il y va tous les ans une grande multitude de peuple en Pélérinage, & quoy que le haut en ſoit fort étroit, il ſuffit cependant pour contenir tout le monde qui s’y rend, & il n’en eſt jamais remply.

5. Ils diſent encore qu’au ſommet de cette Colline il y a un amas d’or, d’argent, & d’autres choſes précieuſes, que les Pèlerins offrent à leur Dieu, lors qu’ils arrivent en cet endroit. Ils racontent qu’une armée de Chinois ayant un jour enlevé ces richeſſes, elle perit toute entiere la nuit ſuivante, & ce tréſor fut rapporté par les Anges, au lieu où il étoit auparavant.

6. Quoy que le haut de la Colline ſoit en-