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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/487

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DE SIAM. Livre VI.

tierement expoſé aux injures de l’air & aux ardeurs du Soleil, on y trouve néanmoins toûjours une ombre agréable, qui garantit, même en plein midy, des exceſſives chaleurs, qu’on y ſouffriroit ſans cela.

7. Il y a dans la Ville de Sokhotai une Idole toute d’or : ils prétendent que cette ſtatuë eſt miraculeuſe, & que ſi dans le beſoin de pluye, on la porte à la campagne, comme on a coûtume de le faire, l’eau tombe incontinent en grande abondance.

8. Dans une autre Ville qui s’appelle Campeng, il y a, à ce qu’ils rapportent, un Lac, dans lequel on voit encore aujourd’huy un Poiſſon vivant, qui n’a que la moitié de ſon corps, & la maniere, dont s’est fait ce prodige eſt remarquable. Un ſaint homme vivoit autrefois dans cette Ville ; comme on luy eut offert un poiſſon rôty, il n’en mangea que la moitié, & jetta l’autre dans le lac, deſirant qu’elle vécût. Ce qu’il ſouhaittoit, luy fut accordé, en conſidération de ses grands mérites, car on voit encore à préſent ce demy-poiſſon vivant dans le même Lac.

Il ſeroit trop long de rapporter icy toutes leurs autres rêveries ; il ſuffit de dire que ſe prévalant d’une infinité de faux prodiges de cette nature, ils nous demandent en diſpu-

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