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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/488

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VOYAGE

tant contre nous, à voir quelques miracles en confirmation de la Doétrine que nous leur prêchons. Ils nous vantent de certaines statues d’airain ôc de pierre quïls croyent avoirétéautrefoisdeshommes, qu’une ver­ tu divine a rendus inanimez. Ilsont encore, à cequ’ils disent, plusieurs ouvrages anti­ ques , travaillez de la main desAnges. En­ fin tous les effetsque nous attribuons à la magie, ils les regardent comme autant de prodiges étonnans, 6c ils se glorifient d’é­ tre les seulsqui sçachent l’art de les faire. Ilyaparmy eux de certains Talapoinsqui ont embrassé un état de vie appellé Onne peut rien voirdeplus austere, ilsgar­ dent un perpétuel silence, toûjours appliauezàla contemplationdes chosesdivines,6c s ont la réputation d’étre de grandsSaints. Les Siamois croyent quïls s’entretiennent continuellement avec lesAnges, quïls ont toûjours présent à l’esprit,ce quïl ya de plus admirable6cdeplus rare dans la nature, 6c que leurs yeux pénétrant jusques dans les mines les plus cachées, ils y voyent claire­ ment l’or, l’argent, tous les métaux 6ctou­ tes sortes de pierres prétieuses. Pour ce qui regarde les moeurs 6c la con­ duire de la vie, un Chrétien ne peut rien enseigner deplus parfaitque ce que leur Re-