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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/499

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DE SIAM. Livre VI.

qui voyent tous les jours la Majeſté de nos cérémonies ſi propres à donner idée de nos myſtéres, qui n’ont d’ailleurs aucun vice capable de les dégoûter de nos Maximes, & qui eſtiment tant les Talapoins parce qu’ils font profeſſion d’une vie austére. Cela pourroit faire croire qu’ils ont quelque choſe de ſauvage & de groſſier, ſi les manières agréables & les belles réponſes des Ambaſſadeurs qui ſont en France, ne faiſoient voir qu’ils ont de l’eſprit & de la politeſſe. Mais il ne nous appartient pas de vouloir pénétrer les ſecrets jugemens de Dieu. Prions ſeulement avec ferveur ce Pere des Miſéricordes, d’éclairer & de toucher un Prince déja à demy Chrêtien par les favorables diſpositions de ſon eſprit & de ſon cœur, ſurtout depuis que nôtre grand Monarque vient de le rendre tout François. On voit aſſez les grandes ſuites d’une telle conquête, ſi l’on considére que le Roy de Siam n’a pas moins d’autorité ſur les Princes ſes voiſins par l’admiration que leur donne ſa ſageſſe, qu’il en a ſur ſes ſujets. Nous avons tout lieu de bien eſpérer, & d’autant plus, que le Seigneur Conſtance ſon Miniſtre eſt également habile & pieux, ne manquant ny de