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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/69

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DE SIAM. Livre I.

d’environ quatre-vingt ou quatre-vingt-dix degrez de cet Aſtre, qui peint deſſus les couleurs de l’Arc-en-Ciel, mais fort vives. Peut-être quelles paroiſſent avoir un ſi grand éclat, à cauſe que cet Oeil de bœuf est environné de tous côtez de nuées épaisses & obſcures. Quoyqu’il en ſoit je puis dire que je n’ay jamais rien trouvé de ſi faux que les pronoſtiques de ce Phénomène. J’en ay vû un autre fois étant prés de la terre ferme de l’Amérique, mais qui fut ſuivy comme ceux-cy d’un tems fort beau & fort ſerein, & qui dura pluſieurs jours.

Divers Phénomènes obſervez pendant le Voyage.

Puiſque nous ſommes sur le chapitre des Phénomènes, il ne faut pas en oublier icy un aſſez extraordinaire que nous avons obſervé entre la Ligne & le Tropique du Capricorne ; & qui paroît difficile à expliquer. C’eſt un de ces gros tourbillons que les Mariniers appellent Trompes, Pompes ou Dragons d’eau. Ce ſont comme de longs Tubes ou Cylindres formez de vapeurs épaiſſes, leſquelles touchent les nuës d’une de leurs extrémitez, & de l’autre la Mer, qui paroît boüillonner tout autour. Voicy à peu près comme ces Dragons se forment.

La maniere dont ſe forment Pompes ou Dragons d’eau.

On voit d’abord un gros nuage noir,

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