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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/74

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VOYAGE

mètre, qui paſſoient le long du Navire, & : qu’on conduiſoit de vûë à plus de deux cens pas, autant qu’on en put juger à les voir paſſer à huit ou dix pas du Navire. On crut que ce n’étoit que de la glaire ou quelque ſubſtance onctueuſe qui pouvoit ſe former dans la Mer par quelque cauſe naturelle qui ne nous eſt pas connuë. Il y en eut qui vouloient que ce fuſſent des poiſſons endormis qui brillent naturellement. Il eft vray que nous avons vû par deux fois le matin plus de vingt de ces brillans tout de ſuite de la figure de nos Brochets ; pluſieurs même de ceux qui avoient beaucoup navigué crûrent que c’étoient de véritables poiſſons, mais on n’oſeroit l’aſſûrer.

Un vaiſſeau Anglais découvert.

Reprenons la ſuite de nôtre Voyage. Le dixiéme de May au matin nous découvrîmes un petit Navire Anglois qui vint parler aux gens de la Maligne, laquelle en étoit plus proche que nous. On ſçût par-là que ce Bâtiment revenoit des Iſles de l’Amérique, & qu’il alloit charger des Eſclaves à Madagaſcar. Il fit tout ce qu’il pût pour nous ſuivre, mais comme nous avions un bon vent, & que nous portions beaucoup de voiles, nous le perdîmes de vûë ce jour-là même.