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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/81

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DE SIAM. Livre II.

la Mer. Les deux prémières, que nous apperçûmes à dix lieuës de cette pointe, ſont les montagnes de la Table & du Lyon. Nous découvrîmes celle de la Table la premiére : on l’appelle de ce nom parce que le ſommet eſt sort plat & reſſemble aſſez à une table. Celle du Lyon eſt ainsi nommée, parce qu’elle a à peu prés la figure d’un Lyon couché sur le ventre. Quoyqu’elle ſoit plus avancée vers la Mer que l’autre, nous ne la vîmes qu’aprés : il ſemble de loin que ce ne ſoit qu’une seule montagne : auſſi ne ſont-elles pas fort éloignées l’une de l’autre. Au bas de ces montagnes une grande baye s’avance en ovale deux ou trois lieuës dans les terres vers l’Orient, elle a prés de deux lieuës à ſon entrée & environ neuf de circuit. Toute la Côte en eſt saine du côté du Sud vers les Montagnes : par tout ailleurs prés de terre, il y a du danger. M. le Commiſſaire Général de la Compagnie des Indes, dont on parlera beaucoup dans la ſuite, nous dit un jour qu’il avoit souvent eu peur, nous voyant approcher ſi prés des terres dans les bordées que nous faiſions ; juſques-là qu’il avoit délibéré de nous tirer un coup de canon à balle, pour nous avertir par ce ſignal de nous

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