tenir au large, en attendant un vent plus favorable.
C’eſt vers le milieu de cette baye, que les Hollandois ont placé un fort Pentagone au deſſous de la Montagne de la Table, qui le couvre du côté du Midy, & derriere celle du Lyon, qui le met à l’abry du côté de l’Occident, à une lieuë de terre ou environ. On laiſſe ſur la gauche en entrant une Iſle aſſez baſſe nommée l’Iſle Robin, au milieu de laquelle les Hollandois ont arboré leur Pavillon. Ils y relèguent ceux du païs, & même ceux des Indes qu’ils veulent punir de baniſſement & les obligent d’y travailler à la chaux, qu’ils font des coquillages, que la Mer y jette.
On court riſque d’échoüer allant au moüillage du Cap.
Comme le tems étoit favorable pour entrer dans la baye, nous eſpérions moüiller ſur les dix heures du matin ; mais le vent nous ayant manqué tout d’un coup à l’entrée, nous nous trouvâmes pendant le calme dans un courant, qui nous portoit fort vîte sur une roche du côté de l’Iſle Robin, où nous voyions les vagues se briser avec beaucoup de violence. On mit ausſſi-tôt le Canot & la Chaloupe à la Mer pour nous remorquer & nous tirer de ce mauvais pas. Mais malgré la
