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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/93

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DE SIAM. Livre II.

reçûmes dés cette prémière entre-vûë. Le Pere de Fontenay à qui dans cette occaſion je ſervois d’Interprete en Portugais, voyant de ſi heureuſes diſpoſitions à nôtre deſſein, dit à Monſieur le Commiſſaire Général, que nous eſtions ſix Jéſuites, qui allions aux Indes & à la Chine ; que comme nous n’étions guere accoûtumez aux fatigues de la Mer, nous avions beſoin de prendre un peu l’air de terre, pour nous remettre aprés une ſi longue navigation ; que nous n’avions pas oſé le faire ſans ſçavoir s’ils en ſeroient contens. Monſieur le Commiſſaire Général ne me permit pas de luy expliquer tout ce que le Pere de Fontenay avoit dit, & m’interrompant auſſi-tôt ; Vous nous ferez le plus grand plaiſir du monde, mes Peres, nous dit-il en Portugais, de venir vous délaſſer à terre ; nous ferons tout ce que nous pourrons pour contribuer à vous remettre de vos fatigues.

Les Jéſuites ſont parfaitement bien reçûs des Hollandois.

Cette réponſe ſi favorable nous fit paſſer outre : nous luy dîmes qu’étant à terre nous ſerions bien aiſes de travailler pour l’utilité publique, & de luy faire part enſuite de nos obſervations ; afin de reconnoître par là en quelque maniere les bontez qu’il avoit pour nous : Qu’en par-

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