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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/94

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VOYAGE

tant de France, nous avions embarqué divers inſtrumens de Mathématique, parmy leſquels il y en avoit de fort propres pour trouver la véritable longitude des païs, où l’on paſſoit, ſans avoir beſoin des Eclipſes de Lune ny de Soleil : nous luy expliquâmes la nouvelle façon d’obſerver par les Satellites de Jupiter, dont le sçavant Monsieur Caſſini a fait de ſi belles Tables. J’ajoûtay que nous rendrions par là un grand ſervice à leurs Pilotes, en leur donnant la longitude aſſurée du Cap de bonne Eſpérance qu’ils ne connoiſſoient que par leur eſtime ; moyen fort douteux qui les trompoit ſouvent & d’une manière fort conſidérable. Il nous dit que nous luy ferions plaiſir, & que puiſque nous voulions travailler à cette découverte, il nous offroit un lieu fort propre pour obſerver. En même-tems il ordonna, qu’on préparât un Pavillon, qui étoit dans le jardin de la Compagnie, afin de nous y loger, tandis que Monſieur l’Ambaſſadeur ſeroit en rade.

Les honnêtetez de M. de Van Rhêden.

Nous luy répondîmes, que l’honnêteté qu’il nous faisoit s’étendroit plus loin ; & que nous eſpérions, que Monſieur l’Ambaſſadeur auroit la bonté de l’en remercier & de prendre part à ce bien-fait.