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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/95

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DE SIAM. Livre II.

Alors nous luy montrâmes nos Lettres de Mathématiciens du Roy, dont nous avons déja parlé. Vous augmentez ma joye, mes Peres, reprit alors Monſieur le Commiſſaire, en me faiſant voir que j’éxécute la volonté & les ordres du plus grand Roy du monde, pour qui j’auray toute ma vie un tres-prorond reſpect : cependant je ne ſuis pas fâché que vous ne m’en ayez parlé qu’aprés vous avoir obligé d’accepter un logis que je vous offre de tout mon cœur. On nous apporta du Thé, comme c’eſt la coûtume parmy les peuples des Indes d’Orient ; & aprés avoir parlé aſſez long-tems de beaucoup de choſes différentes, nous prîmes congé de ces Meſſieurs pour nous retirer. Monſieur le Commandeur nous ſuivit pour nous mener à cet appartement, qu’on nous avoit offert dans le grand jardin de la Compagnie.

La deſcription du beau jardin que la Compagnie Hollandoiſe entretient au Cap de bonne Eſpérance.

Nous fûmes fort ſurpris de trouver un des plus beaux jardins & des plus curieux que j’aye jamais vû, dans un païs qui paroît le plus ſtérile & le plus affreux du monde. Il est placé au deſſus des habitations, entre le Bourg & la montagne de la Table, & à côté du Fort, dont il n’eſt éloigné que de deux cens pas ou environ.