Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/111

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murailles de quelque ville bâtie par les Romains sur son territoire. Les animaux même les plus féroces, disaient-ils, perdent leur ardeur et leur courage lorsqu’ils sont renfermés. (Tacit., Hist., liv. iv, chap. lxiv.) Les Romains bâtirent plusieurs grandes villes sur les bords du Rhin ; mais dans toutes les vastes provinces qui s’étendent, depuis cette rivière jusqu’aux côtes de la mer Baltique, il y avait à peine une seule ville, avant le neuvième siècle de l’ère chrétienne. (Conring, Exercit. de urbib. Germ.) Heinneccius diffère en ce point de Conring ; mais en convenant même de toute la force de ses argumens et de ses autorités, il en résulte seulement qu’il y avait dans ce vaste pays quelques endroits auxquels certains historiens ont donné le nom de villes. (Elem. jur. Germ., lib. i, § 102.) Sous Charlemagne et les empereurs de son sang, l’état politique de l’Allemagne commençant à prendre une meilleure forme, on fonda plusieurs villes, et les hommes s’accoutumèrent à se réunir et à vivre ensemble dans un même lieu. Charlemagne fonda, dans les villes les plus considérables d’Allemagne, deux archevêchés et neuf évêchés. Ses successeurs en augmentèrent le nombre ; et comme les évêques fixaient leur résidence dans ces villes, et qu’ils y célébraient le service divin, cette circonstance engagea bien des gens à s’y établir. (Conring, Exercit. de urbib. Germ., § 48.) Mais Henri l’Oiseleur, qui monta sur le trône en 920, doit être regardé comme le grand fondateur des villes en Allemagne. L’empire était alors ravagé par les incursions des Hongrois et d’autres peuples barbares. Henri, dans le dessein d’en arrêter le cours, engagea ses sujets à s’établir dans des villes qu’il fortifia de murailles et de tours. Il ordonna et persuada à une partie des nobles, de fixer aussi leur résidence dans les villes, et rendit ainsi la condition des citoyens plus honorable qu’elle 11e l’avait été auparavant. Depuis cette époque, le nombre des villes ne fit qu’augmenter. (Robertson, Charles V.)

Chacun entoure son habitation d’un certain espace. J’expliquerai, dit Montesquieu (Esprit des lois, liv. xviii, chap. 22), comment ce texte particulier de la loi salique, que l’on appelle ordinairement la loi salique, tient aux institutions d’un peuple qui ne cultivait pas les terres, ou, du moins, les cultivait peu. La loi salique veut (tit. 62) que, lorsqu’un homme laisse des enfans, les mâles succèdent à la terre salique au préjudice des filles. Pour