Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/116

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(Grégoire de Tours, liv. viii, chap. 18 et 20 ; liv. ix, chap. 16 et 20) nous parlent tant de l’amour des rois francs pour leurs sœurs et pour les enfans de leurs sœurs, que si les enfans des sœurs étaient regardés dans la maison comme les enfans mêmes, il était naturel que les enfans regardassent leur tante comme leur propre mère. (Esprit des lois, liv. xviii, chap. 22.)

Jamais on ne fait de testament. Tacite déplore ainsi les abus des nombreux testamens qui se faisaient alors à Rome, au détriment des héritiers légitimes, et rappelle indirecte ment que, dans les premiers temps de Rome, il n’était pas permis de faire de testament.

La privation de postérité. Silvanus, proconsul d’Afrique, était accusé de concussion ; mais il fallait du temps pour fournir les preuves. Silvanus demanda à être jugé sur-le-champ : il était d’un grand âge, sans enfans et fort riche. Dans l’espoir d’être appelés à sa succession, les juges le sauvèrent ; mais Silvanus survécut à tous ceux dont les intrigues l’avaient favorisé. (Annal., liv. xiii, ch. 52.) Calvia Crispinella avait été l’intendante des plaisirs de Néron ; elle passa en Afrique pour animer Macer à la révolte, et fit ouvertement ses efforts pour réduire le peuple romain à la famine : on demanda son supplice. L’empereur Othon la sauva à force de détours et d’adresse, et se couvrit lui-même de déshonneur. Elle parvint à une grande puissance dans la suite, parce qu’elle était riche et sans enfans, ce qui, de nos jours, en toutes les circonstances, fut un grand moyen de fortune. (Hist. liv. i, chap. 73.)

XXI. Prendre part aux inimitiés d’un père. Les peuples germains n’étaient pas moins sensibles que nous au point d’honneur ; ils l’étaient même plus. Ainsi les parens les plus éloignés prenaient une part très-vive aux injures, et tous leurs codes sont fondés là-dessus. La loi des Lombards veut que celui qui, accompagné de ses gens, va battre un homme qui n’est point sur ses gardes, afin de le couvrir de honte et de ridicule, paye la moitié de la composition qu’il aurait due s’il l’avait tué ; et que si, par le même motif, il le lie, il paye les trois quarts de la même composition. (Esprit des lois, liv. xxviii, chap. 20.) — Rotharic déclara, dans la loi des Lombards, qu’il avait augmenté les compositions de la coutume ancienne pour les blessures, afin que le blessé étant satisfait, les inimitiés pussent cesser. (Ibid., liv. xxx,