Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/115

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et de mettre à la question les esclaves de la maison. (Esprit des lois, liv. xxvi, chap. 4.)

Plus sages encore sont les cités. On peut compter parmi ces cités celles des Hérules, chez qui les femmes étaient tellement éloignées d’un second mariage, que si les veuves ne s’étranglaient pas sur le tombeau de leurs époux, elles vivaient à jamais odieuses et infâmes. (Procope, Hist. des Goths, tom. ii, pag. 14.)

Ne peuvent plus former d’union. Livie accoucha peu de temps après son divorce avec son premier époux et son union avec Auguste, et l’on disait publiquement à Rome que les gens heureux avaient des enfans après trois mois de mariage, ce qui passa même en proverbe. (Voyez Ann., liv. i.)

Ne sont permis quune seule fois. Martial a fait une épigramme contre une dame romaine qui, en moins de trente jours, en était à son dixième époux.

Limiter le nombre de ses enfans. Les Romains exposaient une partie de leurs enfans, ou les faisaient périr. Térence qui, bien qu’il ait toujours mis dans la Grèce la scène de ses comédies, a peint cependant les mœurs romaines, introduit plusieurs de ces personnages qui avouent froidement avoir commis de ces horreurs, et ces personnages sont les honnêtes gens de ses pièces : ce qui prouve combien cette atrocité était commune, puisque de pareils aveux ne révoltaient pas les spectateurs. (Delamalle, note au livre iii des Annales.)

Faire périr les derniers. Les Romains avaient droit de vie et de mort sur leurs enfans, et ils étaient les maîtres de ne pas les reconnaître. Ce ne fut que sous Constantin que l’infanticide fut regardé comme un crime digne de mort ; et ce ne fut que sous Valentinien Ier que l’on commença à punir les meurtriers de leurs enfans.

XX. Son enfant de son lait. Cet éloge des vertus des femmes germaines était une critique des dames romaines ; Tacite parait insister sur le peu de soins que celles-ci donnaient à leurs enfans, et se trouve ainsi d’accord avec J.-J. Rousseau, qui avait traduit une partie des Histoires, et qui était plein d’admiration pour Tacite, aussi pur moraliste que profond historien.

Les fils des sœurs. C’est pour cela que nos premiers historiens