Aller au contenu

Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en résumé, la juste satire de Tacite ; mais elle est présentée avec tant d’art dans cet écrit, elle y est si bien voilée, que la censure impériale la plus facile à émouvoir aurait eu peine à la saisir.

Brotier, auquel nous devons un si beau travail sur Tacite, dit avec raison : « Il faut plutôt méditer que lire l’ouvrage de Tacite sur la Germanie ; nous y trouvons les origines cachées de notre droit politique. » Il ajoute : « Le livre de Tacite est court, mais il présente le tableau d’une multitude étonnante de choses ; c’est l’ouvrage d’un génie profond. »

Montesquieu en parlait dans les mêmes termes, Montesquieu qui a sans cesse cité Tacite, et particulièrement son ouvrage sur la Germanie, dans lequel il a indiqué tant de sources de nos usages et de nos lois. Aussi, en lisant Montesquieu, je pensais à Tacite, et en lisant Tacite, je pensais à Montesquieu ; je me trouvais heureux de comparer et de rapprocher les œuvres de ces deux grands génies.

Mais, avant de parler de notre origine germanique, je vais jeter un coup d’œil sur l’état où se trouvaient ces peuples au temps où écrivait Tacite.

Les guerres, les conquêtes, les négociations et les traités ont en tout temps changé et fixé les positions des nations ; mais c’est le langage et la nature du sol qui ont. toujours tracé les limites primitives d’un état. Des montagnes, de grandes rivières et l’Océan enfermaient le premier établissement des Germains avant qu’ils eussent été attaqués par des puissances voisines ;