Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/401

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siècles antérieurs, et ces hommes que nous admirons, dans le nôtre, et qu’un dieu eût tout à coup changé vos existences et vos époques, vous n’eussiez pas manqué, vous, ni de cette gloire supérieure ni des louanges dues à l’éloquence ; eux, ni de mesures ni de convenances. Maintenant, puisque personne ne peut obtenir à la fois une grande renommée et une grande tranquillité, que chacun use des biens que lui offre son siècle, sans dénigrer les autres époques.

XLII. Maternus avait fini. Alors Messalla : J’aurais bien à contredire et beaucoup à demander, si déjà la journée n’était terminée. On fera plus tard, reprit Maternus, suivant ton gré ; et si, dans mes paroles, quelques parties t’ont paru obscures, nous en conférerons de nouveau. En même temps il se leva ; puis, embrassant Aper : Nous te dénoncerons, s’écria-t-il, moi aux poètes, et Messalla aux amans de choses antiques. Et moi, dit Aper, je vous déférerai tous deux aux rhéteurs et aux scolastiques. Tous se prirent à rire, et nous nous séparâmes.