Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/92

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Germains se trouve dans les Fastes Capitolins, vers l’an 531 de la fondation de Rome.

III. Hercule. Comme les promontoires nommés colonnes d’Hercule marquaient l’entrée de l’océan Occidental, cette dénomination donna ensuite occasion de transporter les colonnes d’Hercule jusqu’au fond du Nord. C’est là que Drusus se proposa de les chercher ; c’est là que deux écrivains du cinquième ou du sixième siècle connaissaient un détroit des colonnes qu’ils distinguent de celui de Gades. (Géogr. de Malte-Brun, tom. i, pag. 227.) — Les anciens Germains avaient aussi, au rapport de Tacite, un Mars et un Hercule. Il est vraisemblable que le premier fut Odin ; le second était Thor, célèbre par sa force dans l’Edda.

C’est le premier de tous leurs héros qu’ils célèbrent. C’est ainsi que long-temps les soldats français, en marchant au combat, entonnèrent la chanson de Roland, de l’Hercule moderne. Elle était encore en usage dans nos armées sous la troisième race.

Ces chants mêmes. Voyez la onzième Dissertation de Ducange, à la suite de Joinville, sous le titre de Cri d’armes, et la douzième intitulée, De l’usage du cri des armes. Voyez encore le chap. xv du Cri de guerre, dans le livre de La Colombière, De la science héroïque. C’est sans doute par une suite de cet usage que les empereurs, à certaines fêtes, ont chanté l’Évangile, tenant à la main leur épée nue.

Des murmures entrecoupés. Ammien nous apprend (XVI, 13) que, pleins d’ardeur pour les combats, ces guerriers poussaient de temps en temps un grand cri, qui s’accroissait peu à peu, à la manière des flots brisés contre les rochers.

En se répercutant. Saint Germain, évêque d’Auxerre, étant passé du temps de Childéric en Bretagne, se mit à la tête des Anglais contre les Pictes et les Saxons (on sait qu’une colonie germaine passa en Angleterre au sixième siècle). Il choisit pour son camp un vallon environné de hautes montagnes propres à réfléchir et à multiplier le son, et commanda aux Anglais de crier tous ensemble et de toutes leurs forces, au commencement de la bataille, alleluia. Tous leurs ennemis prirent la fuite. (Mém. de l’Acad. des Belles-Lettres, tom. ii, pag. 638.)

Ulysse. Au lieu de croire le savant Ératosthène, qui regar-