Page:Tagore - L’Offrande lyrique.djvu/120

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feuille, ô mon amour ! une aise sans mesure. Le fleuve du ciel a noyé ses rives ; tout le flot de joie est dehors.


LVIII


Que tous les accents de la joie se mêlent dans mon chant suprême — la joie qui fait la terre s’épancher dans l’intempérante profusion de l’herbe ; la joie qui sur le large monde fait danser mort et vie jumelles ; la joie qui précipite la tempête — et alors un rire éveille et secoue toute vie ; la joie qui repose quiète parmi les larmes dans le rouge calice du lotus douleur ; et la joie enfin qui jette dans la poussière tout ce qu’elle a et ne sait rien.