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compare entre les mains de Dieu à cette flûte de roseau que lui, poète, anime de son souffle — « Mon poète », dit-il à Dieu, ou encore « Maître poète » — un maître poète dont il est, lui, dont l’homme est la vivante poésie. « Que seulement, dit-il, je fasse de ma vie une chose simple et droite, pareille à une flûte de roseau, que tu puisses emplir de musique ».

C’est par sa création, c’est en sa créature que Dieu prend conscience de soi. Que lui, Tagore, soit la conscience de Dieu, qu’il est la conscience de Dieu — c’est cette pensée qui anime les poésies les plus parfaites (p. LVI et LXV).

Parfaites celles encore où la Maya se définit, s’explique et s’entr’ouvre pour laisser voir le cœur même de la sagesse (p. LXXI ou LXVIII).

Dans les leçons de Tagore qu’on vient de réunir en volume, sous ce titre : Sadhana, il est plus d’un passage qui peut servir de commentaire à ces poèmes. Vers la fin du chapitre intitulé : « Réalisation dans l’amour », nous lisons, par exemple :

« Ne semble-t-il pas merveilleux, en vérité,