Page:Tagore - La Jeune Lune.djvu/44

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Quand une lourde pluie clapote pendant des heures sur les feuilles de bambou, nos fenêtres grincent, secouées par la rafale, alors j’aime à rester assis, seul avec toi dans la chambre, tandis que tu me parles du désert de Tépantar que décrit le conte de fées.


Où est-il, Maman, sur la grève de quelle mer ? Au pied de quelles collines ? Dans le royaume de quel roi ?

Là, point de haies entre les champs, point de sentiers dans les prés pour ramener les paysans, le soir, à leur village et pour conduire la ramasseuse de bois, de la forêt au marché. Du sable, par endroits de l’herbe jaune, un seul arbre où nichent deux oiseaux très avisés et très vieux. Tel est le désert de Tépantar.


Je me figure que le jeune fils du roi, monté sur un cheval gris, traverse seul le désert par une journée sombre comme aujourd’hui. Il est à la recherche de la princesse qui languit en prison, dans le palais du géant, de l’autre côté de cette mer inconnue.

Tandis que là-bas la pluie descend comme un