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LE FOYER


Je cheminais seul sur la route qui traverse le guéret, tandis que, tel un avare, le soleil couchant dissimulait la dernière paillette de son or.

Le jour s’enfonçait de plus en plus profondément dans l’ombre, et la terre, veuve de ses moissons, s’étendait silencieuse et dépouillée.

Soudain, une voix aiguë s’éleva dans le ciel, la voix d’un jeune garçon qui, invisible, traversa l’obscurité profonde, laissant dans le calme du soir le sillage de sa chanson.

Son foyer se trouvait là-bas dans le village, au bout du terrain vague, par delà les cannes à sucre, caché parmi les ombres du bananier et du frêle