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LXIV


J’ai passé ma journée dans l’ardente poussière de la route.

À la fraîcheur du soir, je frappe à la porte de l’auberge. Elle est déserte et en ruines.

Un « Ashath » morose étend ses racines agrippantes et affamées dans les crevasses béantes du mur.

Il fut un temps où les passants venaient ici laver leurs pieds fatigués :

Ils étendaient leurs nattes dans la cour et, assis sous la lumière diffuse d’une lune tôt levée, ils parlaient de pays inconnus.

Au matin, reposés, ils s’éveillaient, mis en joie par le chant des oiseaux, et les fleurs amicales inclinaient vers eux la tête du bord du chemin.

Maintenant aucune lampe allumée ne m’attend ici.