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II


Poète, le soir approche ; tes cheveux grisonnent.

Entends-tu pendant tes rêveries solitaires le message de l’au-delà ?

C’est le soir, dit le poète, j’écoute : quelqu’un peut appeler du village, malgré l’heure tardive.

Je veille : Deux amoureux se cherchent. Leur cœur les guidera-t-il sûrement ? — Les cœurs errants de deux jeunes amants se rencontreront-ils ; leurs yeux ardents, mendient une harmonie d’amour qui rompe le silence et qui parle pour eux.

Qui tissera la trame de leurs chants passionnés si je reste assis sur la plage de la vie à contempler la mort et l’au-delà ?

La première étoile du soir disparaît.

L’éclat d’un bûcher funéraire meurt