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VIII


La lampe s’était éteinte près de mon lit ; au matin je m’éveillai avec les oiseaux.

Je m’assis à ma fenêtre ouverte et entourai mes cheveux défaits d’une couronne de fleurs.

Le jeune voyageur vint le long de la route dans la brume rosée du matin.

Un collier de perles était à son cou et les rayons du soleil brillaient sur sa couronne. Il s’arrêta devant ma porte et ardemment me demanda : « Où est-elle ? »

Honteuse, je ne pus lui dire : « Elle, jeune voyageur, c’est moi, c’est moi. »

Le jour tombait et la lampe n’était pas allumée. Distraitement, je tressais mes cheveux.

Le jeune voyageur vint sur son char dans le rayonnement du soleil couchant.