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Page:Tagore - Le Jardinier d’amour, 1920.djvu/32

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Ses chevaux écumaient et son vêtement était couvert de poussière.

Il descendit à ma porte et demanda d’une voix fatiguée : « Où est-elle ? »

Honteuse je ne pus lui dire : « Elle, voyageur lassé, c’est moi, c’est moi. »

Par une nuit d’avril, la lampe brûle dans ma chambre.

La brise du sud souffle doucement. Le bruyant perroquet dort dans sa cage.

Mon corsage a la couleur d’une gorge de paon et mon manteau est vert comme de la jeune herbe.

Je suis assise à terre près de la fenêtre, surveillant la rue déserte.

À travers la nuit sombre, je murmure constamment : « Elle, voyageur désespéré, c’est moi, c’est moi ! »