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Page:Tailhade - Au pays du mufle, 1891.djvu/34

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L’embasicœte aux harnais trop collants
Cherche, par les carrefours, sa pâtée,
— Nourris, Vénus, les mornes icoglans ! —
Ce pendant que matrulle Dosithée
Ouvre aux cafards la porte assermentée.
Las ! nonobstant baudruches et vaccins,
Durable ennui croît des plaisirs succincts.
Aux bords du Guadalquivir et de l’Eure,
Il faut prendre conseil des médecins :
Amour s’enfuit, mais Vérole demeure.

Maint prurigo végète sur vos flancs,
L’humeur peccante a votre chair gâtée,
Jeune héros des entretiens brûlants !
Que l’hydrargyre et l’iode en potée
Lavent ce don cruel d’Épiméthée,
Robé par lui chez les dieux assassins.
Vivez encor pour tels joyeux larcins !
Et Priapus vous gard’ de la male heure.
De Bableuska, des lopes, des roussins :
Amour s’enfuit, mais Vérole demeure.

ENVOI

Prince d’amour que fêtent les buccins,
Imitez la continence des Saints,
Mousse d’Or, et gravez la chantepleure
De Valentine au trescheur de vos seings ;
Amour s’enfuit, mais Vérole demeure.