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Pour la Paix


VII. Fiat pax in virtute tua et abundantia in turribus tuis.

VIII. Propter fratres meos et proximos meos loquebar pacem de te.

Psalm. 121.


Depuis le jour illustre où, vainqueur d’Antoine et rapportant à Rome, avec le trésor des Ptolémée, une gloire qui, désormais, n’aurait plus de compétiteurs ni de jaloux, Octave, à son retour d’Actium, ferma le temple de la Guerre et, mettant fin aux discordes civiles, annonça la « Paix Romaine » à l’Univers ! depuis le jour où, souveraine du Monde, ayant détruit Carthage et maîtrisé la Gaule, la Ville de César, après un labeur plusieurs fois séculaire, entra dans sa magnificence et promulgua des lois, tous les peuples qui, tour à tour, sont entrés dans l’Histoire, ont eu l’ambition de fermer, comme Auguste, le Temple symbolique, de fonder pour toujours l’ère du travail et de la paix.

Les plus rudes soldats, les tragiques moissonneurs de cadavres, les guerriers pour qui la bataille est un jeu où s’accoise leur manie homicide, ont eux-mêmes, entre deux carnages, appelé ces jours bénis. Les princes politiques et les furieux capitaines en ont uniformément rêvé. Charles XII et Napoléon, Cromwell et Frédéric le Grand, au milieu des gestes sanguinaires, des hécatombes humaines, des sièges, des combats,