Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/108

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chez nos ennemis, ses fameux Sacremens, ces chefs-d’œuvres si attachans et si neufs ! que de belles expressions, que de pensées originales et sublimes se trouvent réunies dans cet ouvrage célèbre ! Avec quelle grave simplicité les saintes cérémonies y sont présentées, et combien elles y paroissent augustes et touchantes ! On seroit trop long à décrire toutes les belles compositions du Poussin ; cela seroit même inutile, puisqu’elles sont si connues : mais peut-on parler de lui et ne pas nommer au moins ce beau sujet du Testament d’Eudamidas qu’il a traité d’une manière si sublime et qui montre si bien la physionomie de son génie ; comment ne pas nommer l’Évanouissement d’Esther, la Peste des Philistins, Moïse exposé sur les eaux, l’Enlèvement des Sabines ; peut-on ne pas offrir à la mémoire ce tombeau, qui, dans une riante campagne, rappelle à de jeunes voyageurs la mort d’un heureux berger d’Arcadie ; et ces Saisons si poétiquement nobles, dansant au son d’un instrument dont le Temps joue lui-même, tandis qu’un enfant, un sablier à la main, compte leurs rapides instans, et qu’un autre fait naître et voler des bulles de savon, image de l’éclat passager de la vie, et tandis qu’au