Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/109

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plus haut du ciel, le Soleil, accompagné des Heures, parcourt sa carrière éternelle ?

Personne, dans ses tableaux, n’a fait des fonds aussi beaux que lui : cela pouvoit-il être autrement ? Il étoit savant dans l’architecture, profond dans la perspective ; et l’un de ses plus glorieux caractères distinctifs, est d’avoir été aussi fameux peintre de paysage que d’histoire : tous ses tableaux d’histoire, fussent-ils détruits et oubliés, ne restât-il que ses paysages, il seroit encore placé parmi les plus grands peintres ; il marche l’égal de ceux qui ont le plus de réputation dans ce genre, et aucun ne l’a fait avec des formes aussi héroïques : enrichies de fabriques nobles, les belles contrées qu’il a peintes ont toujours une imposante majesté ; il semble qu’en d’aussi beaux lieux, on ne puisse avoir que de grandes pensées ; et ils paroissent destinés à être les retraites paisibles des héros et des sages ; les figures qu’il y a placées sont bien dignes de ces demeures augustes.

La plupart de ses paysages offrent des sujets qui en accroissent l’intérêt : c’est Poliphême couvrant le sommet d’une montagne de l’immensité de son corps, et qui, pour attendrir Galathée, fait retentir des sons de ses