Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/115

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Dominiquin qui est dans la même chapelle ; la postérité n’a pas confirmé ce jugement ; la facilité et le charme du pinceau n’ont pu la séduire assez pour l’empêcher de voir combien le Dominiquin étoit supérieur à son rival pour la justesse, la force du dessin, des pensées et des expressions, parties qui, sans doute, lui ont paru plus essentielles.

Il a fait beaucoup de demi-figures ; il se plaisoit surtout à peindre des têtes de femme les yeux levés vers le ciel : on lui pardonne cette répétition, parce qu’elle lui a réussi ; et parce que de beaux yeux ne sont jamais si beaux que dans cette situation, qui déploie toute leur forme, dans laquelle ils se remplissent de la plus brillante lumière, et qui leur donne toujours une expression attachante, celle de l’affliction ou celle qui implore ; il semble que dans ce moment ils présentent à l’esprit et à la vue l’image du pouvoir divin qui peut tout accorder, et celle du charme mortel qui peut tout obtenir.

Le dessin du Guide a de la vérité, de la grâce, souvent de la noblesse, souvent des incorrections, et rarement de l’énergie. Il n’a pas bien entendu les grandes ordonnances ;