Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/116

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ses pensées sont généralement communes ; le choix de ses attitudes n’est pas toujours noble, souvent même il n’est pas conforme à la nature ; quoique son coloris plaise, on convient cependant que ses teintes sont quelquefois trop uniformes ; quelquefois ses figures semblent découpées, et il ne donne pas assez de relief aux objets qu’il a peints ; il a affecté un ton gris, verdâtre, qui, très-fin et très-agréable, donne souvent à ses chairs l’air de chairs mortes ; l’harmonie de sa couleur argentine qui, malgré ses défauts, a un véritable mérite, a séduit beaucoup d’artistes. Pendant long-temps, et sa couleur, et la beauté de son pinceau, et sa manière de draper large, plus remplie de goût que de vérité, furent les objets de l’adoration et de l’imitation de la plupart des peintres ; mais ils ressembloient aux femmes qui s’efforcent d’imiter les agrémens d’une coquette aimable, et qui n’en faisant que la charge, n’y gagnent que du ridicule. Toujours harmonieux, agréable, et jamais sublime, le Guide fut, sans contredit, un grand peintre ; mais il ne fut pas toujours un grand peintre d’histoire : quelque reproches, cependant, que l’on puisse lui faire, on est forcé de convenir qu’il