Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/119

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cordent parfaitement avec l’ensemble et la manière de ses tableaux. Le goût préside aux compositions de cet artiste ingénieux ; ses lignes principales sont toujours agréables, et la disposition de ses détails plaît toujours aux yeux ; ses tableaux ne choquent jamais par des gaucheries ; il a tant d’adresse dans sa manière de peindre, qu’elle excite l’étonnement et l’admiration de ceux même qui la critiquent ; son dessin, comme toutes les parties de son talent, a de la vérité, mais toujours avec plus d’art que de naïveté ; sa couleur est riche, vigoureuse ; et cependant elle ne rend pas toujours bien celle de la nature. Le roux et le noir sont trop prodigués dans ses tableaux, l’œil y est souvent choqué par des blancs trop crus, et en général ils manquent d’harmonie ; ses lointains viennent trop en avant, leurs teintes ne sont pas assez rompues ; il a touché les ciels avec trop de fermeté, et il ne leur a pas donné leur vaporeuse immensité ; ses nuages brillans n’ont jamais la grandeur majestueuse de ceux qui renferment les tempêtes et la foudre. Le feuillage de ses arbres adroitement peints, est balancé avec grâce, et présente toujours des formes agréables ; on ne peut imaginer qu’il ait jamais