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qui pourront le représenter encore. Une très-belle estampe, nouvellement gravée par un des plus habiles artistes de l’Europe, en fera triompher du temps les parties de la peinture qui ne tiennent pas à la couleur : les ouvrages de Léonard de Vinci, fussent-ils tous effacés, cette estampe seule suffit pour soutenir sa réputation du plus savant peintre qui ait, sans doute, jamais existé.

Son Traité sur la Peinture, le plus estimé des livres de ce genre, est aussi un de ses plus fameux ouvrages : on ne sauroit en faire mieux l’éloge, qu’en disant que le Poussin a voulu lui-même en dessiner les figures, et que ce savant homme avouoit qu’il lui devoit une partie des connoissances qui l’ont rendu si célèbre. Tout ce qui se pratique de bon dans nos Écoles, se rencontre dans ce livre : parmi beaucoup de choses inutiles, impraticables même, on y voit qu’il faut peindre d’après nature autant qu’il est possible, qu’on doit choisir ce qu’elle a de plus beau, que ce beau doit être varié, que pour arriver à son imitation, il faut savoir la perspective, l’ana-

    très-fidèle ; il a pris aussi des calques de toutes les têtes, et qui viennent d’être gravés.