Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/183

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et de gloire, s’élançant comme un lion, au plus fort des dangers, pour punir l’antique injustice des Perses ; dissipant devant lui d’innombrables armées, et dans sa marche inouie renversant les trônes de l’Orient : nous aimons à voir ce héros en contraste avec lui-même, mériter de plus beaux lauriers encore, en relevant d’une main victorieuse le front auguste et humilié d’une mère vénérable, en consolant une famille infortunée[1], naguère enivrée de l’encens qu’on prodigue à la jeunesse, à la beauté, à la puissance ; exemple mémorable des jeux cruels de la fortune et du néant de la grandeur.

Un critique célèbre, après avoir analisé, et souvent déchiré les ouvrages de Piron, s’est écrié : mais il a fait la Métromanie ; mais il a fait la Métromanie ! Eh bien ! j’abandonne aux critiques sévères la plupart des ouvrages de le Brun ; je conviens même avec eux, pour un moment, que tous leurs reproches sont fondés, mais je leur dis : il a fait les batailles d’Alexandre ; il a fait les batailles d’Alexandre ! il a conçu, exécuté ces travaux immenses, chefs-d’œuvres de l’esprit humain, ces

  1. La famille de Darius.