Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/227

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architecte et comme peintre, développé tous ses talens : pour l’embellissement et pour la commodité, la ville est remplie de ses utiles travaux ; le plus important, le plus renommé, est le palais du T qu’il a décoré d’immenses ouvrages de peinture. C’est là que des murs bizarrement élevés ont été percés, brisés par ses pinceaux hardis, pour offrir tous les prestiges de son art ; c’est là qu’il a montré sa vaste érudition et l’abondance de son génie. C’est sur ces murs qu’il à rassemblé, pour étonner les hommes, ce qui est extraordinaire dans la nature et dans l’imagination ; et il leur présente à la fois ce qu’ils ont vu de grand, et ce que les têtes exaltées ont rêvé dans l’espace de plusieurs siècles.

Nous avons de lui sous nos yeux, dans la Galerie d’Apollon, des cartons destinés à servir de modèles à des tapisseries ; on y trouve tout son talent, de grandes pensées, un dessin savant, plein de force et de chaleur. La plupart de ces belles compositions représentent des sujets de l’histoire de Scipion : les Romains n’y sont pas ceux de la république ; les Carthaginois y ressemblent plus aux Africains de son temps qu’aux anciens ennemis de Rome : mais les uns et les autres sont des hommes et des