Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/249

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LE DOMINIQUIN.


Le Dominiquin est du nombre de ces hommes aussi attachans que célèbres, dont les ouvrages inspirent le regret de n’avoir pas connu leur auteur : une touchante simplicité, la candeur, la vertu, sont peintes dans tout ce qu’il a produit ; c’est même un de ses caractères distinctifs ; ce qui le distingue plus encore, c’est d’avoir joint au style historique plus de vérité qu’aucun peintre ; on diroit qu’il ne s’est occupé que de l’imitation scrupuleuse de la nature posée sous ses yeux, et ce qu’il a peint a la beauté qui convient au sujet ; il est grand et vrai, et c’est un de ceux qui dessinent le plus correctement ; s’il n’est pas le plus élevé des fameux peintres d’histoire, il en est le plus vrai ; il n’étonne pas, il attache, il touche, il déchire quelquefois ; on l’aime d’autant plus qu’on le voit, qu’on l’étudie davantage ; ses caractères de tête ont une naïveté qui leur est particulière ; cette naïveté donne à ses têtes une expression qui intéresse, même lorsqu’elle n’est pas tout-à-fait juste. Le Do-