anciens avec autant d’exactitude qu’il est possible d’en mettre d’après les récits des historiens, et les monumens de sculpture qui nous restent de l’antiquité. Cependant, comme ils n’ont travaillé que d’après des souvenirs et des copies, leurs portraits ne peuvent être tout-à-fait ressemblans. Ils sont bien précieux pour nous qui n’avons pas vu les originaux, et qui sommes enchantés de voir revivre ces hommes, ces peuples, objets de notre admiration, tels que notre esprit nous les présente : mais, peut-être, s’ils revenoient encore, ils ne se retrouveroient pas dans nos modernes peintures ; peut-être Athènes et Rome ne reconnoîtroient pas plus leurs fiers enfans dans les portraits qu’en ont faits les Italiens et les Français, que Sophocle, Démosthènes, Virgile et Cicéron ne reconnoîtroient leur langue, dans les meilleurs ouvrages grecs et latins, composés dans notre siècle. Paul Véronèse annonçant des faits anciens, a représenté des usages modernes ; sous des noms antiques, il a peint de modernes Vénitiens ; sans doute c’est une faute : mais ces Vénitiens sont bien plus vrais que les Grecs et les Romains, et tous les peuples antiques qu’on fait naître de nos jours. Ainsi, loin de tant blâmer ses innombrables
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