Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/115

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haut de l’impériale de la diligence, ces canaux blafards, ces rues noires, silencieuses, léchées çà et là par une lumière, ce port, et, au bout, la noirceur énorme sans dimensions ni limites, une file de navires avec leurs agrès, et les mâts comme la toile d’une araignée monstrueuse ; au centre, un bateau toueur, horriblement noir, lentement promène avec une respiration rauque, sans but visible, son fanal rouge et menaçant comme le fanal du dieu des morts ; puis, au-dessus, l’escadron obscurci des silencieuses étoiles !