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Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/116

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DE CETTE À MARSEILLE


Pendant les premières lieues, le train roule sur une bande étroite de sable, entre le grand étang salé et la mer. L’eau arrive à dix pieds des roues sur un sable poli ; profonde de six pouces, elle remue brune et claire avec des irisations charmantes. Je ne peux pas me lasser de voir l’eau.

La mer est bleue ; une vraie vierge heureuse et riante ; une Vénus encore chaste. — Le ciel est blanc, tant la lumière scintille et ruisselle. — Toutes les plus belles idées grecques reviennent à l’esprit, l’hyménée des dieux, les corps de marbre couchés entre les roseaux, pendant que les vagues viennent baiser de leur écume les pieds des déesses.

Les tamaris fins et frissonnants commencent