ans, cela m’ennuie, et on a tant à faire chez soi, avec deux enfants ! » Elle a eu un chagrin en arrivant : l’étage est haut, ses rideaux étaient trop petits, et il a fallu tout refaire. — « Oh ! il n’ira pas à Paris, j’y mettrai opposition : nous y serions trop malaisés, nous resterons ici. » — Il y a beaucoup de ces ménagères en province ; elles n’osent pas dire grand’chose et sont gênées à table ; le monde les embarrasse, elles n’y vont pas. Telle d’entre elles avec six mille francs de rente, a trois enfants, les nourrit, n’a qu’une bonne, passe une partie de la journée à la cuisine. Selon mes amis, elles sont toutes pot-au-feu à l’excès, sauf quelques-unes qui exprès se posent en femmes à la mode, en Parisiennes. La provinciale, très fréquemment, trouve son emploi et la dépense complète de ses facultés dans l’aiguille, les raccommodages et le gouvernement de son ménage.
La vie est à bon marché et pas surmenée. Avec six mille francs, une famille est fort à son aise. Avec douze mille, on peut avoir un cheval et une petite voiture ; beaucoup de gens se reposent avec deux ou trois mille francs de revenus.