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LA PROVENCE


J’ai bien vu cette année la Provence dans sa sécheresse, il n’a pas plu depuis quatre mois. C’est une Italie, une sœur de la Grèce, de l’Espagne ; cela s’est vu au XIIe siècle à sa langue, à son génie, à sa littérature. — À Lyon, le contraste commence, avec les teintes vertes, le brouillard, les fleuves gonflés ou abondants, la pluie qui depuis hier noie les rues, les fabriques d’ouvriers sérieux, laborieux, entassés comme à Londres.

Hors de Marseille et de la mer, cette Provence est lugubre à voir ; on dirait d’un pays brûlé, usé, rongé jusqu’à l’os par une civilisation détruite. Point d’arbres, sauf des mûriers espacés,