Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/312

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pins parasols ou de peupliers blancs ; parfois un cyprès, une rangée de platanes, un village bordé de vieilles promenades amples et plantées de beaux arbres. — Partout, la vigne sans échalas, puis des luzernes, puis des landes marécageuses où paissent libres des chevaux de la Camargue. — Une tour ronde toute petite au bout de l’horizon. — Sur la droite, une ligne rayée, cassée, celle des montagnes lointaines. Mais l’effet est charmant, sous une petite brise continue qui tient le corps frais et à l’aise. Les paysages pâles et doux défilent comme les images d’un rêve ; tous les tons sont fins, délicats. La grande clarté du ciel amortit les couleurs de la terre. Les routes font de longs rubans unis et blancs ; les troncs argentés des platanes sont pénétrés d’une vague teinte verdâtre ; les tamaris innombrables qui bordent les champs et la route sont gris de lin ; les feuilles des peupliers et des platanes, en se retournant, laissent voir le blanc cotonneux et terni de leur dessous. De petites traînées de fleurettes jettent des zébrures imperceptibles d’amaranthe effacée sur la verdure des champs. Tout le long